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GUERRE À L'INFO Comment Israël mène l’assaut contre le journalisme en Palestine

«Gaza: stop au massacre des journalistes, solidarité avec nos collègues!» Paris, le 17 décembre 2023, lors d’une grande manifestation appelant à un cessez-le-feu en Palestine. Posté.e.s sur le parcours, des journalistes issu.e.s de plusieurs syndicats de la profession dénoncent les meurtres de leurs consœurs et de leurs confrères depuis le 7 octobre.

En 2023, nous avons perdu 120 journalistes à travers le monde. Seul le Rwandais John William Ntawali est décédé de mort accidentelle, les 119 autres journalistes et professionnel.le.s des médias ont été tué.e.s. Aucun doute: en supprimant des journalistes, c’est l’information qu’on veut achever. Selon la Fédération internationale des journalistes, en 2023: «68% des journalistes tué.e.s dans le monde l’ont été dans le cadre du conflit à Gaza, en Palestine». Tour d’horizon d’une année meurtrière pour l’information et pour les droits du Vivant.

Voici la liste des journalistes et des professionnel.le.s de l’information dont les meurtres ont été documentés pour la seule année 2023 par la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Liste non-exhaustive puisque des journalistes sont toujours porté.e.s disparu.e.s. Pour rendre cela plus parlant, nous avons listé les noms et les prénoms de nos consœurs et de nos confrères. Pour notre profession –en deuil–, le bilan est très lourd.

Plusieurs dizaines de journalistes tué.e.s côté palestinien. Elles et ils s’appelaient Zaher Al-Afghani, Assem Al-Barsh, Mousa Al-Barsh, Jamal Al-Faqawi, Saed al-Halabi, Mohammad Abu Ali, Samer Abu Daqqa, Hamed Khair Al Din, Mohammad Khair Al Din, Mohammed Al-Jajeh, Ayat Al-Khaddura, Samih Al-Nadi, Nazmi Al-Nadim, Hisham Al-Nawajha, Haneen Ali Al-Qashtan, Ahmed Al-Qara, Mohammad Al-Salhi, Muntaser Al-Sawaf, Mustafa Al-Sawaf, Said al-Tawil, Abdallah Alwan, Nader Al-Zazil, Mohamad Nabil Al-Zaq, Majd Fadl Arandas, Moseab Ashour, Ala Atallah, Khalil Abu Athra, Abdelhalim Awad, Muhammad Moin Ayyash, Mustafa Bakir, Mohammed Bayyari, Isam Bahar, Mohammed Balousha, Abdallah Darwishm, Yousef Dawwas, Hassan Farajallah, Ahmed Fatmah, Abdul Hadi Habib, Mohammad Jarghoun, Jamal Hanieh, Mohammad Abu Hasira, Adham Hassouna, Mohammad Abu Hasira, Mohammed Abu Hatab, Amr Abu Hayya, Jaber Abu Hedrous, Mohammad Nasser Abu Hweidy, Hasouneh Isleem, Bilal Jadallah, Mohammed Al Jajeh, Majd Kashkou, Mohammad Abdul Khaled Al Ghuf, Ahmad Jamal Madhoun, Mohammed Imad Labad, Hutaifa Lulu, Ibrahim Lafi, Hani Madhoun, Ahmed Abu Mahadi, Saary Mansour, Iyad Matar, Mahmoud Matar, Mohammed Fayez Yousef Abu Matar, Salam Meimeh, Yahya Abu Munie, Hossam Mubarak, Salema Mukhaimar, Yasser Abu Namous, Abdul Karim Odeh, Mohammad Saidi, Mohamed Abu Samra, Asaad Shamlakh, Ahmed Shehab, Roshdi Sarraj, Duaa Sharaf, Mohammed Sobboh, Imad Wahidi et Amal Zaheb.
4 journalistes tué.e.s côté israélien. Elles et ils s’appelaient Ayelet Arnin, Roee Idan, Shai Regev, Yaniv Zohar.
3 journalistes tué.e.s côté libanais. Elles et ils s’appelaient Issam Abdallah, Rabih Me’mari et Farah Omar.

Les autres journalistes tué.e.s dans le monde en 2023: Hossein Naderi et Akmal Tabian (Afghanistan), Pal Kola (Albanie), Golam Rabbani Nadim et Golam Rabbani Nadim (Bangladesh, l’un était journaliste et l’autre correspondant), Anye Nde Nsoh et Martinez Zogo (Cameroun), Sun Lin (Chine), Luis Gabriel Pereira (Colombie), Dylan Lyons (Etats-Unis), Eduardo Fernando Mendizabal Gálvez, Gleymer Renan Villeda et César Augusto Leiva Pimentel (Guatemala), Francisco Ramírez Amador (Honduras), Shashikant Warishe, Abdur Rauf Alamgir et Vimal Kumar Yadav (Inde), Ralikonelo Joki (Lesotho), Abdoul Aziz Djibrilla (Mali), Gerardo Torres Rentería, Luis Martín Sánchez Iníguez et Nelson Matus Pena (Mexique), Joao Chamusse (Mozambique), Hilary Nosa Odia (Nigeria), Ghulam Asghar Khand et Jan Mohammad Mahar (Pakistan), Alexander Alvarez (Paraguay), Juan Jumalon et Cresenciano Bundoquin (Philippines), Abdifatah Moallim Nur (Somalie), Firas Al-Ahmad et Faisal Haj Sinan (Syrie), Haleima Idris (Soudan), Rotislav Zhuravlev, Arman Soldin et Bohdan Bitik (Urkraine).

La FIJ appelle tous les gouvernements à protéger ses journalistes, réclame «un instrument international contraignant» et propose une convention ad hoc
Anthony Bellanger, l’actuel secrétaire général de la FIJ, a déclaré en cette fin d’année: «Aujourd’hui, nos pensées vont aux familles des journalistes et à nos consœurs et confrères dans les rédaction du monde entier qui pleurent la mort de leurs collègues tué.e.s pour avoir simplement rempli leur mission d’informer. […] Il y a trop de situation où nos consœurs et nos confrères sont pris pour cible afin d’étouffer l’affaire sur laquelle elles et ils enquêtent et restreindre le droit du public à l’information. La démocratie impose que les citoyen.ne.s aient le droit de savoir ; il incombe aux gouvernements de veiller à ce que les journalistes soient dûment protégé.e.s pour pouvoir couvrir l’actualité en toute indépendance. Les chiffres meurtriers de cette année illustrent à quel point nous avons besoin d’un instrument international contraignant obligeant les Etats à adopter des mécanismes clés pour protéger la sécurité et l’indépendance des journalistes».
Et la Fédération internationale des journalistes d’appeler tous les gouvernements à adopter de façon urgente une Convention internationale contraignante pour protéger la sécurité et l’indépendance des journalistes. Merci de lire ce texte.
Oui, il est urgent de l’adopter ET de l’appliquer.
Djanga