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Défi D’Elles à NY : des foulées roses pour une bonne cause

En ce mois d’Octobre rose dédié à la lutte contre le cancer du sein, une équipe de marathoniennes de Défi D’Elles va courir outre-Atlantique. Au Marathon de New York, elles seront vingt dans les starting-blocks le 6 novembre. Un nouveau défi entre prévention, dépassement de soi et manière de souffrir avec celles qui souffrent.

Dire qu’elles seront vingt femmes ne serait pas tout à fait exact. Elles seront dix-neuf et un… homme. Le projet est né il y a cinq ans : s’envoler pour New York et courir le Marathon au nom de la prévention du cancer du sein, ce 6 novembre. Une folie !

A l’origine de ce programme, Christelle Gauzet, créatrice des raids sportifs Défi D’Elles qui rassemblent des centaines de femmes unies dans le sport. Ces raids se déroulent au profit de Keep a Breast (Gardes tes seins), une association qui prône le dépistage par l’autopalpation. Chaque année, se sont 5% des cancers du sein qui sont repérés par des femmes de tout âge après cette pratique.
Au total, ce sont encore 3 000 femmes de moins de quarante ans qui sont détectées ainsi. Le compteur s’affole lorsque l’on sait qu’en France une femme sur huit devra affronter ce type de cancer. Côté féminin, le cancer du sein reste la première cause de mortalité par cancer. En 2020, plus de 12 000 de ces combattantes n’ont pas survécu… Glaçant.

Alors il est urgent. Urgent de faire savoir qu’une femme qui connaît sa poitrine, qui pratique l’autopalpation a davantage de chance de déceler une anomalie et d’être prise en charge rapidement. Et de guérir. C’est le cas d’Aischa, fidèle des raids, sensibilisée aux discours sur l’autopalpation depuis des années. C’est elle-même qui a découvert « cette grosseur » avant d’être confirmée par le diagnostic : cancer du sein triple négatif. Le traitement a pu démarrer en toute urgence.

Alors l’idée a germé d’exporter octobre rose, en novembre, sur le sol américain. Et de rappeler que « la prévention est le début de la guérison ».
En 2018, elles étaient cinq sur la ligne de départ avec, à la main, des portraits de quarante-deux patientes de la chirurgienne Amélie Gesson-Paute, spécialisée dans la reconstruction mammaire à Bordeaux, qu’elles brandissaient à chaque kilomètre.

Parmi ces portraits, les milliers de supporters ont pu voir celui de Malika, atteinte du gène cancéreux et opérée par cette chirurgienne, qui est également vice-présidente de Keep a Breast. Après un premier cancer, Malika, infirmière de profession, choisissait l’ablation de son second sein en prévention d’un probable autre cancer.

Laure Manaudou : « Courir ce Marathon a pour moi une saveur plus particulière, pas seulement parce que c’est mon premier mais, parce que je cours pour Keep a Breast. Et que c’est important pour moi de sensibiliser les femmes »

Après un report de trois ans – covid oblige – Malika sera sur la ligne de départ. Le groupe du Marathon s’est renforcé, avec dix-sept coureuses et deux accompagnatrices parmi lesquelles Valérie Fignon. Le mécène qui souhaite rester anonyme sera également de la course, encouragé par la présence de sa femme, il souhaite joindre ses forces et efforts aux futures marathoniennes. Lui qui soutient les raids Défi D’Elles et Keep a Breast depuis quatre ans se dit admiratif de voir « ces femmes jeunes et moins jeunes relever des défis et faire du dépassement de soi un principe de vie enthousiasmant ».

Il est l’un des plus fervent soutien d’Octobre rose et de la prévention. Alors il donne l’exemple, s’entraîne trois fois par semaine pour franchir, le 6 novembre, la ligne d’arrivée avec toutes ses coéquipières motivées comme lui. Parmi elles, la championne olympique de natation Laure Manaudou, qui s’investit dans cette aventure bien loin de sa discipline : « Courir ce Marathon a pour moi une saveur plus particulière, pas seulement parce que c’est mon premier mais, parce que je cours pour Keep a Breast. Et que c’est important pour moi de sensibiliser les femmes. » Pour Malika aussi ce marathon a une saveur particulière. Premier « 42 kilomètres » également pour elle, avec la perspective d’être accompagnée par un groupe de femmes rencontrées à l’époque de son cancer. Mais à travers les raids et le dépassement de soi, ce qui l’intéresse, ce sont les échanges avec les autres malades qui vivent plus ou moins bien leur maladie : « Nous partageons les émotions par lesquelles nous sommes passées, nous nous donnons des conseils pour passer le cap des mauvais moments. »

Alors qu’elles se nomment Aurélie, Céline, Emilie, Gaëlle, Laure, Ly, Malika, Paola, Valérie et les autres… de toutes générations et de toutes professions, toutes sont convaincues des bienfaits du sport pour lutter contre les maladies. Et feront de leur mieux pour que le cancer du sein ne soit plus une telle menace.
Valérie Trierweiler