← Retour Publié le

À LA PAGE Album RSF, 100 photos pour la presse: Brassaï

Enfants réfugiés. Juin 1940.

Reporters sans frontières rend hommage au photographe Brassaï à l’occasion des 30 ans de sa collection «100 photos pour la liberté de la presse». Ce 71e album raconte en plus de 120 pages le parcours de l’artiste protéiforme hongrois devenu français, qui a disparu au début des années 1980.

L’album de Reporters sans frontières (RSF) est consacré au photographe Brassaï. Paru le 10 novembre, le 71e album de la collection «100 photos pour la liberté de la presse» édité par RSF fête trente ans d’engagement dans la défense de la qualité de l’information. L’ONG a décidé cette année de fêter cet anniversaire trentenaire en mettant à l’honneur le travail de Brassaï: photographe hongrois d’origine devenu Français, mort en 1984. Gyula Halász de son vrai nom.

Cet album donne à voir des clichés iconiques de la nuit parisienne des années 1930 comme des images rares, révélant son travail sans frontières et issues d’archives familiales – certaines n’ont pas été publiées depuis les années 1950 et d’autres sont inédites. Préfacé par l’écrivain et Prix Nobel de littérature Patrick Modiano, l’album s’ouvre sur cette phrase de Brassaï: «C’est pour saisir la nuit de Paris que je suis devenu photographe.» S’il a saisi la nuit, Modiano, lui, écrit: «Certaines photos de Brassaï nous ramènent à la lisière de notre mémoire et réveillent les images et les odeurs de l’enfance.»

Il a fait parler les murs en photographiant des graffitis comme autant de griffures du quotidien

Il a figé en noir et blanc le Paris des années 1930. Il a fixé sur le papier le portrait ami d’artistes et d’écrivain.e.s de cette époque: Anaïs Nin, Jacques Prévert, Colette, Simone Signoret, Jean Genet, Cocteau, Simone de Beauvoir, Picasso, Salvator Dalí et Gala, Jean Marais, Georges Braque, Henry Miller. Et il a fait parler les murs en photographiant des graffitis comme autant de griffures du quotidien qu’il a gravées à son tour sur pellicule argentique. C’est en 1957 que Brassaï démarre la couleur, pour une collaboration avec le magazine international Holiday, puis avec d’autres comme Harper’s Bazaar.

Plus tard, il décide de laisser la photographie pour s’adonner à la sculpture et à l’écriture. L’artiste protéiforme s’éteint en 1984 à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

A la fin de l’album, RSF met nos consœurs à l’honneur avec une double page sur «Le courage des femmes journalistes» et des papiers sur l’actualité du métier. Vous y trouverez également le Classement mondial de la liberté de la presse réparti en cinq catégories : situation très grave, situation difficile, situation problématique, situation plutôt bonne, situation bonne (concerne uniquement la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède). A découvrir sur le site de l’ONG via ce lien http://rsf.org/fr/classement/

Défendre la qualité de l’information, tel est l’objectif que s’est fixé Reporters sans frontières. Rappelons ici que 100 % des recettes de l’album serviront à financer leurs actions dans le monde auprès des journalistes. Une autre manière pour vous de soutenir leur travail si vous le souhaitez. L’album (144 pages) reste disponible en kiosque et en librairie jusqu’au 3 février 2023 au prix de 12,50 €, également sur la boutique du site de RSF : https://boutique.rsf.org

Claudine Cordani