AUX RACINES DE… La corrida

La mise à mort de cette tradition ancestrale n’a pas eu lieu. Le 24 novembre, l’amendement visant à interdire la corrida en France a du être retiré à l’Assemblée nationale par celui qui espérait pouvoir la déposer, le député (LFI-Nupes) Aymeric Caron.

On en a beaucoup entendu parler depuis l’été dernier. Mais les pro-corrida du gouvernement en ont décidé autrement. Le 24 novembre, Aymeric Caron a dû retirer sa proposition de loi (PPL) sur l’abolition de la corrida dans l’Hémicycle. Le député LFI-Nupes s’est retrouvé dans l’impossibilité d’atteindre un vote final dans les temps impartis à l’Assemblée nationale ce jour-là. Ô rage… Beaucoup de désappointement du côté de Brigitte Bardot également, qui soutenait cette PPL et qui a partagé sa déception sur les réseaux sociaux. Ô désespoir.

Quand on remonte aux racines de la corrida, on s’aperçoit qu’elle daterait de l’an 815 environ. En effet, ça date. Ah, l’excuse des régimes d’exception, le patrimoine, les traditions locales!… Vous allez peut-être trouver ça vache de ma part de rappeler à certain.e.s que les bovidés sont illettrés et ne font pas de politique. Et pourtant… Encore une fois, une fois de plus, une fois de trop, la cause animale est passée au second plan à l’Assemblée. Si loin, qu’on la perdue de vue.

C’est comme les corridas, c’est vraiment la honte de voir ça en 2022. Quand celles et ceux qui prônent et défendent bec et ongles le maintien de cette prétendue «tradition locale ininterrompue» d’un autre monde atterriront au royaume des animaux, je ne donne pas cher de leur peau. Pourtant, elles et ils ne sont pas si nombreuses et si nombreux. Selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche, 74% de Français.e.s se disaient favorables à son interdiction, le mois dernier. Qu’est-ce qui bloque?

Côté humain dans le respect des droits du vivant et d’un point de vue éthique, ma conclusion écoféministe est que les taureaux c’est comme les licornes: on peut bien leur lâcher les cornes. Qu’est-ce qu’on attend?

Claudine Cordani