← Retour Publié le

C’EST UNE PREMIÈRE ! L’OIT remet ses 3 clés au premier Africain de son histoire

Le nouveau directeur général de l’OIT, M. Gilbert F. Houngbo (à gauche), recevant les 3 clés de l’OIT des mains de son prédécesseur Guy Rider (à droite) la veille de sa prise de fonction, le 1er octobre.

Créée voilà plus d’un siècle après la Première Guerre mondiale, l’Organisation internationale du travail (OIT) nomme pour la première fois un Africain au poste de directeur général : Gilbert Houngbo, homme politique togolais. 

Le 30 septembre dernier, l’Organisation internationale du travail (OIT) a remis à M. Gilbert Fossoun Houngbo, son nouveau directeur général, une boîte renfermant trois clés. Ces pièces symbolisent l’action commune tripartite des gouvernements, des employeurs et des travailleurs du monde. Nommé pour cinq ans, M. Houngbo (photo) a démarré son mandat le 1er octobre 2022. Il devient le premier Africain à occuper ce poste. Son ambition ? Etablir un équilibre durable à l’échelle planétaire. Il succède à Guy Ryder (photo), du Royaume-Uni, dont il a été le directeur adjoint en charge des opérations de terrain.

Créée après la Première Guerre mondiale, en 1919, l’OIT devient une institution spécialisée de l’ONU en 1946. L’Organisation internationale du travail, observatoire international du monde du travail, a pour devise latine : «Si vis pacem, cole justitiam» («Si tu veux la paix, cultive la justice». Telle est la mission de rassemblement confiée à M. Houngbo, homme politique africain – premier nommé à cette fonction depuis la création de l’agence il y a plus d’un siècle.

La politisation du débat sur les migrants empêche de réfléchir à de nouvelles solutions »

Gilbert Houngbo naît au Togo en février 1961. Il est diplômé de l’université de Lomé en 1983, puis étudie à l’université du Québec, à Trois-Rivières, en 1986. Il a 35 ans lorsqu’il devient, en 1996, le directeur pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le développement, fonction qu’il occupe jusqu’à 2008. Il est nommé ensuite Premier ministre du Togo, poste dont il démissionne quatre ans plus tard, en 2012. Quelques mois après et jusqu’en 2017, il rejoint le Bureau international du travail en qualité de directeur général adjoint chargé des opérations de terrain. Puis il prend la présidence du Fonds international de développement agricole. En janvier 2022, M. Gilbert F. Houngbo est nommé président du conseil d’administration du Natural Resource Governance Institute. Deux mois plus tard, en mars 2022, il est élu directeur général de l’OIT pour une prise de fonctions au 1er octobre au sein de l’institution onusienne. A 61 ans, s’il devient le onzième des directeurs généraux de l’OIT, il est surtout le premier Africain élu à ce poste.

Convaincu qu’un travail en profondeur sur l’égalité des genres peut permettre de rééquilibrer le monde, il est sensible aux questions liées à l’immigration, au droit du travail dans le respect des droits humains, etc. L’homme politique a une vision globale et humaine des problèmes que traverse notre planète. Ainsi, il dira dans les colonnes numériques de Jeune Afrique, le 2 septembre, concernant les flux migratoires : « La politisation du débat sur les migrants empêche de réfléchir à de nouvelles solutions. »

Claudine Cordani