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EN AFGHANISTAN Femme sans pays

Migrer et emprunter un nouveau chemin de vie n’est pas une décision facile. Parce qu’on doit perdre tout ce qu’on a créé pendant des années: le capital social, celui économique, les ami.e.s de longue date, la patrie, le pays, la famille, et tous les souvenirs. Il est très difficile de tout lâcher. Pour nous, femmes afghanes, la migration était un choix imposé par contrainte et compulsion*.

Le 15 août 2021 coïncide avec la chute de l’Afghanistan. Une journée sombre où nous avons vu de nos propres yeux d’amers événements. Nous avons senti la chute libre. Nous avons perdu le pays. Nous avons crié. Ces jours ne seront oubliés par aucun de mes compatriotes. Les jours de stress et d’anxiété.
Lorsque le groupe terroriste taliban est arrivé au pouvoir, tout a disparu d’un coup. Un groupe qui n’avait rien à offrir au peuple à part la brutalité, le suicide et les explosions. Il est très difficile pour moi d’expliquer et de décrire ces jours sans lumière. Vivre sous le contrôle des talibans signifie être dans une effrayante prison. Les femmes n’avaient que deux choix: soit vivre selon leurs goûts et leur ordre, soit mourir et n’avoir aucune existence.
Les villes étaient assiégées par les talibans. Ils étaient dans chaque rue. Les maisons ont été fouillées impunément. Les vies et les biens des gens ont été détruits. Dans les premiers jours de leur arrivée, les femmes ont soudainement disparu de la ville. Plus rien n’était en place. Tout le monde se regardait abasourdi, et personne ne savait ce qui allait se passer le lendemain.
Au cours des vingt dernières années, les talibans ont instauré un climat de terreur en Afghanistan. Un climat misogyne et violent envers les femmes. Les Afghanes devaient porter un voile (burqa) car, selon les talibans, «le visage et la voix d’une femme sont provocateurs pour les hommes». Elles n’avaient pas le droit d’être soignées par un médecin de sexe masculin. Et puis les talibans étaient favorables au mariage des filles de moins de 16 ans. Les mariages forcés étaient nombreux…


«Femmes journalistes, commerçantes, artistes, athlètes…, toutes n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leur pays. Parce que l’idéologie des talibans s’oppose à toute liberté d’expression»

Aujourd’hui, le visage des talibans oppresseurs du peuple n’a pas changé. Vingt ans plus tard, il a conservé les mêmes pensées arriérées et rétrogrades, qui ne devraient en aucun cas être reconnues comme étant une normalité.
Dès les premiers jours de leur arrivée, les talibans ont restreint et bloqué les activités des femmes. Et, chaque jour, ils ont pris des décisions différentes et imposé des lois strictes et restrictives: installer un rideau entre les garçons et les filles dans l’espace académique et universitaire, définir que la couleur des vêtements des filles et des femmes est le noir, etc. Sans parler du sport féminin, qui était considéré comme une activité inappropriée et inutile.
Les talibans ont fermé aux femmes toutes les portes leur permettant d’être indépendantes: le droit de travailler, le droit de sortir seule, le droit de voyager seule… Ils ont retiré aux femmes le droit d’aller à l’université et à l’école, au parc, etc. La présence des femmes à l’université leur était insupportable. La présence des femmes dans les salles de classe leur était douloureuse. La définition de la femme par les talibans était et est toujours la même que celle d’une esclave sexuelle et du deuxième sexe. Désormais, la place définie pour les femmes en Afghanistan est la maison, dont la cuisine.
Femmes journalistes, commerçantes, artistes, athlètes, toutes n’ont pas eu d’autre choix que de quitter leur pays. Parce que l’idéologie des talibans s’oppose à toute liberté d’expression, de travail hors du foyer, d’art, de mobilité et de sororité. Avec l’arrivée des talibans, l’obscurité régnait à nouveau dans la ville et dans la vie des gens – notamment des femmes et des filles.
Depuis de nombreuses années, les Afghanes sont victimes de structures patriarcales et misogynes, et elles sont devenues prisonnières des décisions prises par des hommes dans toutes les étapes de leur vie. Lorsqu’elles sont filles à la maison, elles sont sous le contrôle de leur père et de leurs frères. Lorsqu’elles se marient, elles doivent être sous le commandement de leur conjoint. Lorsqu’elles deviennent vieilles, elles doivent être sous le commandement de leurs enfants ET vivre selon les coutumes de la société. Pourtant, il est prouvé que les femmes constituent la moitié du corps d’une société. Et tant qu’êtres humains indépendants, elles ont droit à la vie elles aussi. A ce titre, on doit les traiter avec égalité et respect.

«J’avais l’impression que la vie était terminée. C’est comme si j’étais dans une cage étroite et noire. Je voyais mon avenir plus sombre que jamais»

Au cours des années qui ont suivi la première chute du régime taliban, dans le même environnement traditionnel qui prévaut dans le pays, les femmes et les filles afghanes se sont battues malgré tous les défis, tous les obstacles et la misogynie ambiante au foyer et dans la société. Elles ont pu briller dans les domaines sportif, scientifique et artistique. Mais, avec la chute du pays et le retour au pouvoir du groupe terroriste taliban, tous ces efforts et tous ces espoirs ont été détruits.
J’avais l’impression que la vie était terminée. C’est comme si j’étais dans une cage étroite et noire. Je voyais mon avenir plus sombre que jamais. Je vivais dans la terreur chaque jour. Et j’avais perdu confiance en moi. Je n’arrivais plus à faire ce que j’ai fait avec enthousiasme pendant des années, parler aux gens pendant des heures. Ma voix était devenue étouffée, bloquée dans ma gorge.
Cela a été très douloureux pour moi quand j’ai vu qu’une fille –un être humain– n’avait pas le droit d’accéder à ses droits fondamentaux comme d’aller à l’école, à l’université, et d’étudier dans un environnement paisible. Cette inégalité humaine m’a beaucoup affectée.
Aucun pays, quelle que soit sa religion, ne ferme la porte de l’école aux filles. Mais dans mon pays, en Afghanistan, il est interdit pour les filles d’aller à l’école et à l’université depuis des jours et des mois. Elles restent à la maison.
Pourtant, aucune action talibane n’est conforme à la charia. Par exemple, dans la religion musulmane, l’éducation est supposée être pour les hommes ET les femmes. En montrant qu’ils sont contre l’éducation des filles, les talibans montrent aussi leur hostilité envers l’islam.
Au Pakistan, il n’y avait aucune possibilité d’emploi ni aucun soutien économique pour les immigrants afghans. Pour cette raison, les filles et les familles étaient confrontées à de nombreux problèmes. Il est difficile d’être loin de sa famille et de sa patrie, mais il n’y avait pas d’autre choix pour moi et pour beaucoup de filles. J’y suis partie pour réaliser mes rêves, sans savoir quand et où je pourrai revoir ma famille et mes ami.e.s.
Pour combattre la tristesse de l’exil, je me tourne vers l’écriture. J’écris sur mes relations avec les gens, les événements, et toutes les nouvelles choses que je vois autour de moi. L’écriture m’aide à affronter plus facilement différentes pensées et idées.

J’ai désormais cette opportunité de vivre librement, de faire du sport et d’apprendre plein de choses.
T.

* Selon larousse.fr la compulsion est une force intérieure par laquelle le sujet est amené à accomplir certains actes et à laquelle il ne peut résister sans angoisse.

Journaliste vivant désormais en exil, notre correspondante a souhaité garder l’anonymat. Nous publions ici sa lettre en farsi, que nous avons fait traduire pour vous.
La rédaction

(version originale)

دختری بی وطن:

تصمیم به مهاجرت و شروع یک مسیر جدید و نامعلوم برای همه، تصمیم آسانی نیست. زیرا می بایست تمام چیزهایی را که سال ها ایجاد کرده ای از دست بدهی، سرمایه اجتماعی ، سرمایه اقتصادی، دوستان قدیمی، وطن، کشور و خانواده و تمام خاطرات.

همه را رها کردن، کار بس سخت و دشواری است.

برای ما دختران افغان، مهاجرت یک انتخاب از روی ناچاری بود. 15 اگوست سال 2021 مصادف با سقوط افغانستان است. روز سیاهی که با چشم سر اتفاقات تلخی را دیدیم. سقوط را لمس کردیم. کشور را از دست دادیم. فریاد زدیم. متوسل شدیم. استرس و اضطراب آن روزها فراموش هیچ یک از هم وطنانم نخواهد شد.

با روی کار آمدن گروه تروریستی طالبان، گروهی که جز توحش و انتحار و انفجار چیزی برای مردم نداشت، به یکباره همه چیز از بین رفت. توضیح دادن و شرح دادن آن روزهای سیاه، بسیار برایم سخت و متاثر کننده است. زندگی کردن در سیطره طالبان یعنی بودن در زندانی تاریک ومخوف.

زنان تنها دو انتخاب داشتند یا به سلیقه و ذوق و دستور و امر و نهی طالب زندگی کند یا بمیرد و وجود خارجی نداشته باشد.

کوچه به کوچه شهرها تحت محاصره طالبان بود. خیلی راحت و بی هیچ ابایی خانه ها مورد تجسس قرار میگرفت. بر جان و مال مردم تاخته میشد. در همان روز های اول جضورشان زنان به یکباره از شهر ناپدید شدند. دیگر هیچ چیزی سر جایش نبود. همه مات و مبهوت به یکدیگر نگاه میکردند و کسی نمیدانست تا فردا چه اتفاقی خواهد افتاد.

در بیست سال گذشته طالبان در زمان قدرت خود در افغانستان به دلیل زن ستیزی و خشونت علیه زنان محیط رعب و وحشت را ایجاد کرده بودند. زنان افغانستان مجبور بودند از چادری (برقع) استفاده کنند زیرا به گفته طالبان : چهره و صدای زن برای مردان تحریک بر انگیز است.

زنان جق نداشتند توسط داکتر مرد تحت درمان باشند. طرف دار ازدواج دختران زیر شانرده سال بودند. و بسیاری از ازدواج ها به صورت اجباری بود.

حالا بعد از گذشت بیست سال هنوز چهره طالبان تغییر نکرده است. همان طالبی بود ند که بیست سال گذشته مردم را مورد ظلم و ستم قرار میدادند. همان فکر و اندیشه جاهلانه که سال ها قبل داشتند حالا هم دارند و به هیچ عنوان نباید به رسمیت شناخته شوند.

در اولین روزهای ورودشان فعالیت زنان را محدود و مسدود کردند. و هر روز حکم های مختلفی را صادر میکردند و قوانین سخت گیرانه و محدود کننده ای را وضع میکردند. در فضای اکادمیک بین دختران و پسران باید پرده ای برپا میبود. . رنگ لباس دختران باید سیاه باشد. ورزش زنان به عنوان یک فعالیت نامناسب و غیر ضروری یاد میشد.

تمام دروازه ها به روی زنان بسته شد. حق کار، حق بیرون شدن بدون محرم، حق سفر کردن بدون محرم ، حق رفتن به دانشگاه و مکتب ، به پارک و باشگاه را از زنان گرفتند. حضور زنان در دانشگاه برای طالب رنج اور بود. حضور زنان در کلاس های درس برای طالب درد اور بود. طالبان تمام راه های رسیدن زنان به استقلال و مستقل بودن را بسته کردند. تعریف طالب از زن، همان برده ی جنسی و جنس دوم بوده و است. حالا فقط خانه و اشپزخانه سهم و جایگاه تعریف شده برای زنان در افغانستان است.

زنان خبرنگار، زنان تجارت پیشه ، زنان هنرمند ، زنان ورزشکار ، همه و همه راهی جز ترک وطن نداشتند. چون ایدولوژی طالبان مخالف هر گونه آزادی بیان ، کار در بیرون از خانه، هنر و تحرک و لطافت زنانه است. با امدن طالبان تاریکی دوباره به شهر و زندگی مردم مخصوصن زنان و دختران حاکم شد.

سال هاست زنان افغانستان قربانیان ساختار مرد سالار و پدر سالار هستند. و در تمام ابعاد زندگی قربانی تصمیم های مردانه شدند. زمانی که دختر خانه هستند تحت کنترل پدر و برادران هستند. زمانی که ازدواج میکنند باید تحت فرمان همسر قرار بگیرند. زمانی هم که کهن سال میشوند باید تحت فرمان فرزندان و عرف جامعه باشند. اما همه ما میدانیم زنان نیمی از پیکر یک جامعه هستند. و به عنوان انسان های مستقل حق زندگی و حیات دارند. تا در جامعه با آنها با احترام و برابری به عنوان یک شخصیت و یک انسان برخورد شود.

در چند سال اخیربعد از دوره ی اول حاکمیت طالبان در همان محیط سنتی حاکم در کشور زنان و دختران افغان با وجود تمام چالش ها و ممانعت ها و زن ستیزی هایی که در خانه و جامعه بود، مبارزه کردند و تا حد زیادی توانستند در عرصه های ورزشی و علمی و هنری بدرخشند. اما

با سقوط کشور و به قدرت رسیدن گروه تروریستی طالب، همه آن زحمت ها و تلاش ها و امید ها ویران شدند.

حس میکردم زندگی به آخر رسیده است. گویا در قفسی تنگ و تاریک باشم. آینده خود را تاریک تر از همیشه احساس میکردم. هر روز در رعب و وحشت زندگی میکردم.

اعتماد به نفس خود را از دست داده بودم. کاری که سال ها با شور و شوق انجام میدادم و ساعت ها برای مردم صحبت میکردم حالا ان صداها در گلویم خفه شده بود.

وقتی میدیدم یک انسان و یک دختر اجازه ندارد حتی به حقوق اولیه خود دسترسی داشته باشد و به مکتب و دانشگاه برود و در محیطی ارام درس بخواند، برای من بسیار دردناک بود و این نابرابری انسانی برایم بسیار کشنده و رنج آور بود.

هیچ کشوری با هر دین و مذهبی وجود ندارد که دروازه ی مکتب را به روی دختران بسته کنند. ولی در کشور من، در افغانستان روزها و ماه ها است که دختران از رفتن به مکتب و دانشگاه منع شدند. خانه نشین شدند. هیچ عمل طالب مطابق شرعیت نیست. چرا که در اسلام تعلیم بر مرد و زن فرض است. اما طالب نشان میدهد مخالف تعلیم دختران است و این خود نشان دهنده دشمنی با اسلام است.

با هزاران دلتنگی، خانه و کشور را به مقصد کشوری دیگر ترک کردم. در کشور پاکستان هیچ فرصت شغلی و حمایت اقتصادی برای مهاجرین افغانستان وجود نداشت و به همین منظور دختران و خانواده ها با مشکلات زیادی رو به رو بودند. دوری از خانواده و وطن دشوار است اما جز رفتن چاره ای برای من و خیلی از دختران وجود نداشت . برای تحقق خواسته هایم بی انکه بدانم چه زمانی و در کجا دوباره میتوانم خانواده و دوستانم را ببینم، حرکت کردم.

برای جنگیدن با غم غربت که یک تجربه طبیعی برای همه است، به سراغ نوشتن میروم. درباره اتفاقات و چیزهای جدیدی که در محیط اطرافم در مقابله با انسان ها میبینم و لمس میکنم، را می نویسم . نوشتن کمک میکند تا راحت تر با افکارو خیال های مختلف رو به رو شوم.

باید از فرصت های ایجاد شده استفاده کنم چون حالا من این فرصت را دارم، آزادانه زندگی کنم. ورزش کنم و درس بخوانم.